Située 2 rue des Résistants


Description du monument

Plaque commémorative de la Seconde Guerre mondiale
 

Localisation

Sur le mur du 2, rue des Résistants à Armentières
 

Financement

Ville d’Armentières
 

Année de construction

Inauguration le 14 juillet 1946
 

Inscription

1939-1945

Le nom de Rue des Résistants a été donné à cette voie publique afin de perpétuer le souvenir de […] Membres de la Résistance Française Morts pour la France.
 

Évènement commémoré

En souvenir de 23 résistants morts lors des combats pour la Libération de la ville d’Armentières ou lors des combats du pont de Nieppe. La route de Nieppe (rue du Faubourg de Dunkerque) prend le nom de rue des Résistants.

Les réseaux de résistants à Armentières

En 1940, dès le début de l’occupation, un petit groupe de résistants se forme à Armentières : une quinzaine d’hommes et de femmes font le serment de nuire le plus possible aux Allemands. Au commencement, la résistance est désorganisée, les actes sont isolés. Les résistants se rencontrent lors de réunions clandestines. Leur chef est le capitaine Robert. Les activités de ce groupe consistent à récupérer des armes abandonnées par les armées en retraite, du côté de Steenwerck et dans les Flandres. Ils exfiltrent également des soldats anglais en vue de les rapatrier en Angleterre.

Petit à petit, le rang des résistants grossit. Ils créent des dépôts d’armes qu’ils récupèrent partout dans la région armentièroise. La résistance a des pions un peu partout, au Parquet, au commissariat, à la Kommandantur. Ces derniers leurs fournissent des renseignements précieux et leurs évitent souvent l’arrestation en les prévenant en amont. Les résistants s'organisent en groupes constitués et rejoignent les principaux mouvements de la résistance intérieure française : le Front National (crée par le Parti communiste français), Libération Nord, l’Organisation Civile et Militaire (OCM) et le groupe Voix du Nord. Le groupe Voix du Nord est constitué autour du journal clandestin Voix du Nord né en avril 1941. Indépendant, à l’écart de toute appartenance sociale ou politique, il est le seul mouvement de résistance exclusivement régional. À Armentières figurent notamment parmi les membres du mouvement : Gabriel Persyn, le capitaine Robert, Oscar Leroy et M. Chevalier, Robert Pouille, Kléber Ringot...

En 1943, de Frelinghien à Houplines on compte environ 1 200 résistants. Dans toute la région des fils téléphoniques sont coupés et les voies ferrées sabotées pour perturber les services allemands. La résistance aide aussi les réfractaires au travail en Allemagne* traqués par la Gestapo, et les évadés de guerre en leur fournissant de fausses cartes d’identité et des cartes d’alimentation pour pouvoir fuir et se nourrir. Des tracts de Londres sont distribués, le journal Voix du Nord fait paraître ses journaux clandestins. Les hommes sont formés au maniement de la mitraillette. Grace à la radio, les groupes résistants sont en lien direct avec Londres et peuvent passer les renseignements importants. Les prisonniers français évadés, les pilotes américains, canadiens et anglais arrivent à une cadence accélérée et sont de plus en plus nombreux, créant un véritable problème financier pour leur habillement et leur ravitaillement. Toutes ces activités deviennent de plus en plus dangereuses. Des résistants sont dénoncés par des « collabos », arrêtés et déportés (voir plaque des Déportés).

En 1944, les différentes organisations de résistance sont intégrées aux Forces françaises de l’intérieur (FFI) et à l’Armée française. La menace d’être démasqués et arrêtés est de plus en plus présente. De nouveaux résistants sont arrêtés et déportés dans les camps. Le débarquement allié en Normandie a lieu en juin 1944. Les nouvelles de l’avancée des alliées parvient à Armentières, laissant entrevoir une libération de la ville prochaine. Les résistants attendent les ordres et se préparent au combat.

*STO : Service de Travail Obligatoire, instauré en 1943 par l’autorité Nazie pour pallier au manque de main-d’œuvre allemande envoyée se battre sur le Front de l’Est. La France occupée a envoyé des centaines de milliers de travailleurs, contre leur gré, pour participer à l’effort de guerre en Allemagne.

La libération d’Armentières

Dans la nuit du 1er au 2 septembre 1944, l’ordre d’insurrection est donné pour chasser l’envahisseur. Les groupes de résistants récupèrent les armes dans les dépôts cachés et prennent position rue de Lille, rue Gambetta, aux Près du Hem, au Pont de Nieppe et dans l’hôtel de ville. Au début de l’après-midi, la résistance passe à l’offensive. Sur la Grand Place, la bataille fait rage entre les résistants parqués dans l’hôtel de ville et les Allemands qui attaquent depuis l’extérieur avec tanks et camions à mitrailleuses. Dans les rues, on assiste à des guérillas entre FFI et soldats allemands. Plusieurs résistants sont tués et blessés. Après plusieurs heures de combats, les Allemands battent en retraite vers la Belgique.

Passages de véhicules des FFI rue du Faubourg de Dunkerque, Archives municipales d'Armentières, 3 Fi 10307

Le dimanche 3 septembre, les résistants tiennent la ville et les ponts et traquent les derniers Allemands. On compte de nouvelles victimes parmi les FFI. Les Anglais sont à Béthune et à Aire-sur-la-Lys. À 20h, Radio Lille recommence brusquement ses émissions interrompues depuis 4 ans en annonçant « Ici Radio Lille libérée ».

Le lundi 4 septembre, les Allemands, furieux, reviennent en force depuis le Bizet, se dirigent vers Nieppe et tirent sur tout ce qu’ils voient. La consternation est générale. Les résistants, craignant pour leur vie, se cachent.

Dans la nuit, les coups de feu s’effacent, les rafales sont rares, le calme renaît peu à peu. Pourtant les Allemands sont encore là. Ils abattent des otages sur les berges de la Lys parmi lesquels 18 soldats FFI. Vers 19h30, ils plient bagage et s’en vont en faisant sauter le pont de Nieppe et le pont de l’Attargette. Des blindés anglais font leur entrée en ville dans la joie générale. Les gens crient, rient, sautent et s’interpellent. Mais ce n’est pas encore la libération. Des coups de feu retentissent toujours de l’autre côté de la Lys, vers Nieppe et dans les Près, et il faut craindre des bandes ennemies qui ne sont pas encore désarmées et qui circulent vers La Chapelle, Fleurbaix et Houplines.

Les Anglais arrivent le mercredi 6 septembre. Les chars se frayent un passage dans la foule qui veut à tout prix les embrasser. Les drapeaux sont hissés sur les façades, les cloches sonnent, un clairon chante la libération, la liberté retrouvée.

Scène de liesse au café A la clé des Champs, Archives municipales d'Armentières, 3 Fi 10345

Le 9 septembre 1944, une messe est donnée pour les FFI tombés pendant les combats de la libération puis un cortège se dirige au cimetière.

Le conseil municipal est dissout et remplacé par un comité local de la résistance composé de résistants et présidé par Georges Vankemmel. Les clandestins de la résistance deviennent les responsables officiels à la tête de la ville. La Voix du Nord sort également de la clandestinité et devient un journal officiel. Les résistants, au même titre que les armées françaises et alliées, ont permis la libération du territoire.

La route de Nieppe où sont décédés plusieurs FFI prend le nom de rue des Résistants.
 

Les noms commémorés sur la plaque

ANTOINE Toussaint

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BONNEL René

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BEUNS Jean

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CHIEUS Julien

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DENAES Pierre

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DOISE Emile

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DUPLOUICH Henri

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GENEVIEVE Gaston

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HOUCKE Emile

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JOYE Marcel

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LEFRANCOIS Henri

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MAES Paul

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PADOU Georges

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PADOU Léon

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PICHON Gaston

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PRUVOST Antoine

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SAUVAGE Arthur

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SAUVAGE Georges

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VANDEWALLE Jules

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VANDEWALLE Moïse

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VANKEMMEL René

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VERMEERSCH Jules

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WRAMOUR Marcel

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« La mort ? Dès le début de la guerre, comme des milliers de Français, je l’ai acceptée. Depuis, je l’ai vue de près bien des fois, elle ne me fait pas peur. »

Jean Moulin

Sources :

  • Archives municipales d'Armentières - 4 H 74 et 4 H 75
  • Archives départementales du Nord - 2638 W et 170 W (recherches effectuées par Luc Hazebroucq)
  • Seconde Guerre mondiale - Mémoire des hommes (defense.gouv.fr)
  • Fernagut (Alain), Le combat de la cour Roussel à Houplines, La Voix du Nord, 2003.
  • LANDLER (Hans), Armentières sous l’Occupation, Gilles Guillon, Lille, 2020.
  • COMMISSION ARMENTIÈRES HIER ET AUJOURD’HUI, La guerre 39‑45 en Armentières, Armentières.
  • Les cahiers de Mademoiselle MORCHIPONT 1940‑1944, Foyer Culturel de l'Houtland, 1994.
  • Les Carnets de Jean Autès, 1939-1945.
     

Autre lien : 

Mémorial Genweb : MémorialGenWeb Relevé v21 (memorialgenweb.org)